mercredi 14 mai 2014

Oscar Vladislas de Lubicz Milosz.



Sur le visage mortifère, la lumière des errances......




La solitude m’attendait avec l’écho
Dans l’obscure galerie. Une enfant était là
Avec une lanterne et une clef
De cimetière. L’hiver des rues

Me souffla une odeur misérable au visage.
Je me croyais suivi par ma jeunesse en pleurs ;
Mais sous la lampe et mon Hypérion sur les genoux,
La vieillesse était assise : et elle ne leva pas la tête


(...)
Une histoire vraie de Lynch


Il n’y avait plus de parents, plus d’amis, plus de serviteurs !
Il n’y avait que la vieillesse, le silence et la lampe.
La vieillesse berçait mon cœur comme une folle un enfant mort,
Le silence ne m’aimait plus. La lampe s’éteignit.

Mais sous le poids de la Montagne des ténèbres
Je sentis que l’Amour comme un soleil intérieur
Se levait sur les vieux pays de la mémoire et que je m’envolais
Bien loin, bien loin, comme jadis, dans mes voyages de dormeur.


Oscar Vladislas de Lubicz Milosz. Symphonie inachevée, extraits.

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D'excellents choix de poèmes sur Enjambées fauves.
  1. Chanson d'automne ~ O.V. de L. Milosz | enjambées fauves

    enjambeesfauves.wordpress.com/.../chanson-dautomne-o-v-de-l-milosz/
    2 nov. 2012 - O. V. de L. Milosz, Le poème des décadences [Ed. André Silvaire] ... Réponse. Ping : Danse macabre ~ O.V. de L. Miloscz | enjambées fauves ...

lundi 12 mai 2014

Colette


          Les chats ont un sacré Visage...





  1. Inside Llewyn Davis"de Joel et Ethan Coen.



  • Il parlait à la chatte qui, l’œil vide et doré, atteint par l’odeur démesurée des héliotropes, entrouvrait la bouche, et manifestait la nauséeuse extase du fauve soumis aux parfums outranciers..
    Elle goûta une herbe pour se remettre, écouta les voix, se frotta le museau aux dures brindilles des troènes taillés. Mais elle ne se livra à aucune exubérance, nulle gaité irresponsable, et elle marche noblement sous le petit nimbe d’argent qui l’enserrait de toutes parts. 

    La Chatte de Colette
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    A lire et relire !


Melville


Le visage ou le masque du Vide !



Crash de Cronenberg

   Une terrible cicatrice sort de ses cheveux gris, continue sur sa joue, son cou, pour disparaitre sous ses vêtements. Certains prétendent même qu'elle continue jusqu'à ses pieds! On dirait un chêne qui a gardé, de la cime aux racines, la trace impitoyable de la foudre. Le capitaine se tient très droit, planté sur sa jambe artificielle taillée dans l'ivoire de cachalot. Il a fait percer sur le pont quelques trous dans lesquels il peut la caler, et là, le regard hautain constamment fixé vers l'avant, sur l'océan infini, il semble défier l'invisible ennemi. 

Moby Dick de Herman Melville 
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A écouter, sinon toujours Stalker pour Melville, des études pointues.....

http://www.franceculture.fr/oeuvre-moby-dick-de-herman-melville

Moby Dick, c'est la monstrueuse baleine blanche, l'incarnation du Mal, cette figure de l'obsession et du double qui, des profondeurs glacées, accompagne le capitaine Achab habitué en surface aux combats titanesques des océans. Moby Dick est ce chef-d'oeuvre total que tout le monde peut lire comme le plus formidable des romans d'aventures ; la quête aussi d'une humanité embarquée de force à bord d'une histoire qui reste pour elle un mystère..

  • 19.01.2014 - Le Gai savoir
    Moby Dick - Melville (Rediffusion du 07.04.2013) 59 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lecturevideo

      Moby Dick n’est pas une baleine, ou pas seulement. Moby Dick est un diable blanc, un cétacé titanesque, un trou blanc, une montagne de neige au milieu de l’océan, le fossoyeur des morts sans sépulture et l’illusion d’un rivage au sein même de la mer. C’est un fantôme que les marins pourchassent. C’est le « précipice » dont parle Pascal, au-devant duquel nous courons .....


dimanche 11 mai 2014

Conrad


Le visage du Mal ou l'Humain selon Conrad...


  • La Nuit du chasseur de Laughton
           Il avait le regard fixe et vide, comme s'il avait été hanté. Son visage, inconsciemment, reflétait des expressions passagères de mépris, de désespoir, de résolution - il les reflétait tour à tour, comme un miroir magique refléterait le glissement fugitif d'apparitions venues d'un autre monde. Il vivait environné de fantômes trompeurs, d'ombres austères.


    • C'est lorsque nous essayons de nous colleter avec la nécessité intime d'un autre humain que nous nous rendons compte combien sont incompréhensibles, vacillants et nébuleux les êtres qui partagent avec nous la vision des étoiles et la chaleur du soleil. Tout se passe comme si la solitude était une condition absolue et pénible de l'existence ; devant la main que l'on tend on voit se dissoudre l'enveloppe de chair et de sang sur laquelle est fixé le regard, et il n'y a plus que l'âme, capricieuse, inconsolable et inssaisissable, que nul regard ne peut suivre, qu'aucune main ne peut retenir. 

      Lord Jim de Conrad



      L'Obsédé de William Wyler









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    • Je reverrai ce spectre éloquent aussi longtemps que je vivrai, et je la reverrai, elle aussi, une Ombre tragique et familière, ressemblant dans ce geste à une autre, tragique aussi, et ornée d'amulettes impuissantes, tendant la nudité de ses bras bruns par-dessus le scintillement du fleuve infernal, le fleuve des ténèbres. Elle dit soudain très bas, "Il est mort comme il a vécu".

      Au coeur des Ténèbres de Conrad
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      A lire et relire.....Conrad en Pléiade, 5 Tomes....